
Tour de France
par Vincent Daheron
L'équipe Arkéa-B&B Hotels sera au départ, samedi à Lille, de la 112e édition du Tour de France sans aucune certitude d'y revenir un jour après le départ annoncé fin juin de ses deux partenaires titres à l'issue de la saison.
Le talentueux coureur français Kévin Vauquelin avait été le premier à alerter sur le manque de moyens de sa formation, profitant de l'engouement médiatique créé par sa deuxième place sur le Tour de Suisse le mois dernier.
"Cette semaine, on n'a pas même eu de cuistot. Pourquoi ? Parce qu'on est dans une situation financière compliquée", avait expliqué le Normand de 24 ans.
"Mais on s'en sort, on montre qu'on est là. Donc j'espère que ce résultat (...) pourra amener des sponsors et aider l'équipe Arkéa–B&B Hotels. Aujourd'hui, si on doit se comparer avec les grosses formations, les gros budgets, c'est très compliqué."
Quelques jours plus tard, la formation bretonne, qui compte également une équipe féminine, communiquait sur le non-renouvellement à la fin de l'année des partenaires titres Arkéa et B&B Hotels, engagés respectivement depuis environ dix et deux ans.
"Je travaille d'arrache-pied pour pérenniser l'avenir de l’équipe. C'est mon objectif de tous les instants", disait alors Emmanuel Hubert, le manager général, cité dans le communiqué. "Je sais que rien n'est jamais acquis mais je veux y croire. Je reste confiant dans notre projet et continue à le porter auprès de potentiels nouveaux partenaires qui sauront se retrouver dans l'ambition et les valeurs que nous portons."
Vendredi, le manager sportif Didier Rous a ouvert la conférence de presse de veille de départ du Tour de France en évoquant la situation incertaine de l'équipe.
"Manu (Emmanuel Hubert) travaille beaucoup. On est derrière lui, on lui fait confiance", a-t-il dit. "On est là pour performer et essayer d'être le meilleur possible sur ce Tour et tout au long de l'année. On est tous solidaires et derrière lui pour que les choses se passent au mieux."
Pour autant, le sprinteur Arnaud Démare, vainqueur de deux étapes sur la Grande boucle en 2017 et en 2018, ne ressent pas de motivation ou de pression supplémentaires liées à cette situation.
"Je n'ai pas besoin de ça pour me motiver en plus. (...) Moi, je n'ai aucun regret sur ce que je peux faire, donc je n'ai pas de pression supplémentaire", a expliqué le coureur de 33 ans en conférence de presse. "Mais peut-être que mon ancienneté me permet d'être un peu plus serein comparé à d'autres coureurs."
L'équipe bretonne tentera pendant les trois prochaines semaines de revivre le frisson de l'an passé quand Kévin Vauquelin avait remporté à Bologne (Italie) la deuxième étape du Tour de France.
(Reportage de Vincent Daheron, édité par Sophie Louet)
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